Jusqu’au début du XIXe siècle , on considérait que les femmes n’étaient naturellement pas enclines à ressentir de désir sexuel et qu’il était l’apanage de l’homme. Le manque de désir féminin n’était pas un problème. Il était ainsi naturel que l’homme, lui éprouve des envies sexuelles qu’il était en droit d’assouvir. Sa partenaire, elle, devait uniquement remplir son devoir conjugal qu’elle en eut envie ou non.
L’un des nombreux paradoxes du raisonnement masculin est le suivant :
« bien que la plupart des hommes pensent que les femmes sont totalement différentes d’eux sous tous les aspects, ils sont convaincus que les femmes leurs ressemblent dans le domaine sexuel.
- Le seul domaine où en réalité elles diffèrent vraiment d’eux.
- Les hommes s’imaginent que les femmes réagissent aux mêmes stimuli sexuels qu’eux, alors qu’il n’y a rien de plus éloigné de la vérité.
- La sexualité de la femme est très « étroitement liée à l’amour et la tendresse, et des mots tendres sont beaucoup plus propices à faire monter le désir qu’un phallus en érection . »
- extrait « le premier sexe » Elisabeth Gould Davis, penguin books, 1972
Le désir masculin est plus fort que celui de la femme.
C’est encore un mythe répandu qu’un homme aurait des besoins sexuels naturellement plus forts que la femme. Ce qui est vrai, c’est qu’en général le niveau de désir sexuel de l’homme est plus constant, apparaissant de façon spontanée, qu’il soit en couple ou célibataire.
Chez la femme, le désir peut varier davantage selon les circonstances. Le désir chez la femme peut disparaitre complètement presque en l’absence d’un partenaire, sans qu’elle en ressente le manque, puis exploser quand elle rencontre quelqu’un.
Par ailleurs, la femme a généralement besoin davantage d’éléments subjectifs, émotionnels, charme du partenaire, romantisme , tendresse, sentiments amoureux, pour se sentir stimulée et attitrée sexuellement.
A chacun (e) son désir.
Bien que le désir soit universel, présent dans toutes les cultures et dans tous les pays, il reste difficile à définir. Car il est très personnel, dépendant de facteurs d’ordre psychique, physique, relationnel et social ( éducation, religion, culture) qui changent et évoluent avec le temps, avec les expériences sexuelles et autres, ainsi qu’avec l’âge. Le désir peut naitre à tout moment, en une fraction de secondes, de manière souvent incontrôlée et peut disparaitre tout aussi rapidement.
Définition médicale.
Loin de tout romantisme, la médecine décrit le désir sexuel féminin et masculin comme étant » l’augmentation de la fréquence et de l’intensité des pensées/fantasmes sexuels. Il s’agit d’une expérience subjective, apparaissant comme un élan intérieur, ou une intention sexuelle pouvant pousser une personne à rechercher, à initier une expérience et/ou une stimulation sexuelle à se montrer réceptif et répondre à une stimulation sexuelle initiale du partenaire, dans un but de satisfaire ( de manière concrète ou imaginaire) le désir de plaisir sexuel ».
Source : Ma sexualité (femme) de Ellen Weigand en collaboration avec Francesco Bianchi Demicheli / Planète santé